Livre-Malentendus-Aux-calendes-Ecritoire-Marie.
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LIVRE

Nom du projet

Aux Calendes

Françoise Le Joncour

Date – 2020

Type de publication
Ouvrage

Présentation du projet
Françoise s’est jetée à la mer. Elle était ma première cliente… Elle collectionnait les pirouettes de langage, les mots qui ripent, qui glissent, qui font volte-face, qui voguent au cul des bateaux, qui éclaboussent et réveillent les oreilles. Elle m’a offert son filet à crevettes et à mots rigolos. Elle a bien aiguisé mes antennes. Trois p’tits tours et puis s’en vont, là voilà disparue à l’horizon. Mais il me restait son cartable… Et une invitation à poursuivre l’aventure. Après son premier ouvrage Malentendus ? Bien entendu ! sorti en 2016, voici Aux calendes, édition privée pour honorer la mémoire de cette chercheuse de trésor et tisseuse de liens.

 

Préface (Marie Fidel) : 

Je me souviens très précisément du jour où Françoise est entrée dans ma vie. Sa voix chantante a surgi dans mon téléphone.
— Allo ? J’ai tout un tas de papiers qui s’accumulent chez moi. Des bouts griffonnés, des petits mots épars. Vous êtes écrivain public ? J’ai besoin d’aide pour mettre ce fouillis en forme.

Quelques jours plus tard, je sonnais chez elle rue de la Comédie. Ses yeux bleus, son rire, son piano. « Entrez, c’est par ici, suivez le guide! ». J’ai été conquise tout de suite. Par son rire d’oiseau, sa spontanéité, sa clairvoyance. Je pénétrais un nouveau monde et je suis repartie le sac plein à craquer de trésors écrits ou dessinés de sa main et le cœur tout aussi chargé de promesses de bons moments à venir. Heureuse d’avoir été choisie pour cette mission incroyable : conserver et tisser les trouvailles de Françoise. L’aider à façonner et publier son livre !

Ensuite, je suis venue chez elle presque chaque semaine. Nos rendez-vous avaient un goût de rituel. Célébration des mots, au menu : formules, révélation de sous et sur-entendus, mots tordus et tordants. J’aimais franchir la porte de la petite maison où elle avait emménagé, boulevard de l’eau courante. L’entendre rire et chanter. L’entendre bougonner contre son ordinateur qu’elle ne touchait surtout pas. L’entendre s’émerveiller des dernières lettres qu’elle avait reçues, des mots qu’elle avait cueillis, à la pharmacie, au marché, lors de ses flâneries lorientaises. Elle rayonnait d’une curiosité insatiable et de la joie débridée des enfants. Si bien que je ne voyais pas sa maladie. Je ne voyais pas sa souffrance. On oubliait tout lors de nos séances d’échange et d’écriture.

Souvent, il y avait du passage. Une amie, un voisin. Ce qui donnait lieu à des échanges heureux et impromptus. Mokrane, Francis, Gisèle, Marie-Jo, Béatrice, Delphine, Jean et Jean, Marie-Simone et Jacques, Catherine… tous bien au chaud sous son parapluie.

Je repartais de chez elle gorgée d’allégresse et d’inspiration. Heureuse de voir son livre avancer. Éclairée par nos discussions dans lesquelles elle questionnait finement ce qui me voilait l’esprit.

Son premier livre « Malentendus ? Bien entendu ! » a été publié en 2016. Françoise s’est démenée pour le promouvoir. Elle continuait sa collecte de pépites, façon courrier des lecteurs.

Je me souviens aussi très précisément du jour où Françoise a quitté cette terre. Une femme à la mer. Un choc brutal, une absence béante.

Le temps est passé. La souffrance a laissé place à la nostalgie. Mais bizarrement, Françoise n’est jamais partie. Elle était là, au retour des Cévennes, à travers ses cartes postales. Elle est là, dans la jolie enveloppe décorée qu’elle m’a laissée et dans laquelle je glisse toutes les petites phrases étonnantes que Liam prononce du haut de ses cinq ans. Elle est là, dans les tableaux qu’elle m’a donnés, qui s’accordent pile-poil avec ma vie. Les grandes oreilles, la roulotte, et le p’tit bonhomme et la p’tite bonne femme qui veillent sur leur maisonnée plantée dans un champ de blé. Là voilà aussi dans les conversations avec Marie-Jo, avec Gisèle, Catherine, toutes les personnes qui l’ont au chaud dans le cœur.

Et puis, il y a son cartable. Celui qu’elle m’a laissé. Qui cache de sages conseils pour toute la vie et une invitation. Poursuivre l’aventure. Je n’ai pas eu la force d’y répondre tout de suite. Sans elle, l’enchantement s’était fait la malle. Nattes en berne… Antennes brouillées.

Dans le petit mot que Françoise m’a laissé, solidement ficelé à la poignée du cartable, on peut lire :

« Tout le cartable est à remettre en l’état à Marie FIDEL, écrivain public, en l’état. Avec Monsieur Fily et Delphine Toussain, mes trois compagnons littérandos, elle en fera le plus gracieux usage. Aucun usage, si elle le souhaite. Un usage post-porté… aux calendes. »

Nous y voilà.

Personnes citées
Françoise Le Joncour et ses anciens élèves.

Lieux cités
Bretagne, Dordogne…

Projet Complet

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