10 PORTRAITS DE SENIORS DES QUARTIERS DE BRETAGNE
Nom du partenaire
Résovilles, centre de ressources politique de la ville en Bretagne et Pays de la Loire. Cette association accompagne l’ensemble des acteurs publics et privés concernés par les quartiers dits prioritaires, notamment à travers la mise en réseau et le partage d’expériences.
Année – 2022
Type de support
Recueil de 20 portraits de jeunes dans leur quartier dont 10 réalisés par L’écritoire de Marie dans toute la Bretagne.
Présentation du projet
Pour la troisième édition de portraits d’habitant(e)s des quartiers populaires du Grand Ouest, l’association Résovilles a proposé à l’écritoire de Marie de brosser le portrait de 10 séniors dans la région Bretagne.
Avec ce projet porté par l’association Résovilles, nous sommes allées à la rencontre de 20 personnes âgées qui vivent dans des quartiers populaires de Bretagne et Pays de la Loire, depuis parfois plus de 50 ans. Elles nous ont raconté leur parcours de vie, leur attachement à leur quartier, leur envie de transmettre et de partager. Mais aussi leurs blessures et leurs craintes pour l’avenir de notre société, avec une sagesse qui ramène à l’essentiel et touche à l’intemporel.
Quelques mots sur le projet :
Les enfants d’hier : D’abord, il y a le café. La chaleur d’une maison de quartier, d’un centre social ou d’un appartement. Les mains sur la tasse, la vapeur s’élève en même tant que la voix. Et l’histoire commence, avec l’arrivée dans le quartier, qui déroule toute une trajectoire de vie. Il y a ceux qui, comme André sont arrivés pour des raisons professionnelles, avec déjà une petite famille. Il y a celles qui, comme Marie-Claire, Éliane, ont vu leurs enfants naître et grandir dans les tours. Jean-Luc lui, garde la mémoire de plusieurs générations dans son quartier. Il y a ceux qui comme Lahcen et Simplice, ont quitté leur pays pour venir travailler dans le bâtiment, et construire une vie nouvelle, ici. Beaucoup ont négocié quelques virages périlleux pour tenir leur route. La perte d’un être cher pour Sylviane, d’un travail pour Patrick, une enfance volée pour Danielle, le syndrome du nid vide pour Christine. Ils ont vécu, se sont réparés et sont arrivés à un âge où l’on ressent l’envie de réparer ce qui flanche autour : les solitudes, le désœuvrement des jeunes. Remplacer les seringues par des fleurs. Les ordures par des jardinières. Ce qui réchauffe, en buvant ce café, c’est d’entendre que ces raccommodeurs de vie n’ont pas jeté l’éponge. Ils ont évité les pièges de l’aigreur et du désespoir dans la frise du temps. Quand l’âge rend témoins de changements si forts, la nostalgie peut parfois se teinter d’aigreur ou d’à quoi bon ? Ces couleurs grises, je n’en ai pas vu la trace, dans les yeux d’André, Sylviane, Christine, Danielle, Éliane, Jean-Luc, Lahcen, Marie-Claire, Patrick et Simplice. Ils brillaient tous d’un même éclat : celui du partage. Un repas, un lopin de terre, un banc, un air de guitare, une main tendue, un bonjour, un coup de pouce… Ce sont de petites choses, mais ces choses sont essentielles. Elles s’appellent humanité. Respect aux cheveux blancs, à ces enfants d’hier, qui s’amusent à cultiver les fines beautés de ce monde, même s’il ne tourne pas toujours rond… Et mille mercis pour ces cafés de vie !
Personnes citée(e)
Sylvianne Morvant, Christine Couffin, Patrick Perez, Danielle Sedan, André Courtet, Lahcen Chahid, Marie-Claire Palud, Jean-Luc Danet, Simplice Tigoé, Éliane Michel.
Lieu(x) cité(s)
Auray, Brest, Concarneau, Dinan, Lanester, Lannion, Quimper, Redon, Rennes, Saint-Malo.
